La démocratie des savoirs ne peut passer que par une reconnaissance des sociétés et des groupes sociaux ancrés dans le local. La parole des malades face aux médecins a besoin de forums dialogiques pour pouvoir être entendue et participer à une co-construction des savoirs, de même que celle des groupes locaux (pêcheurs, chasseurs, agriculteurs par exemple) ou des sociétés autochtones (Inuit du Canada ou Indiens de Guyane) a besoin d’instances de co-gestion pour que savoirs scientifiques et savoirs locaux deviennent complémentaires et non antagonistes. Si cette reconnaissance des autres systèmes de savoirs a lieu, si elle est relayée par des processus (cogestion, conférences citoyennes…) et de nouveaux registres d’action collectives, les choix scientifiques et technologiques ne seront plus l’otage ni « d’une politique de puissance » ni du secteur privé industriel. Profanes, comme la sociologie les appelle, ou acteurs locaux, s’allient, lors de conflits majeurs où les citoyens ne peuvent se faire entendre, avec environnementalistes ou autres groupes et associations de citoyens, pour proposer et imposer des alternatives « durables » (environnementalement et humainement).
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